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Le commun des motels

Le commun des motels
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Le commun des motels
19 décembre 2007

Humeur du jour

Pas vraiment réveillée.
Un tangue ensommeillé qui blogge au lieu de travailler. Je vous ai posté quelques uns de mes textes favoris.


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19 décembre 2007

Une charogne

Une Charogne.


Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait en pétillant ;
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir,
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un oeil fâché,
Épiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion !

Oui ! telle vous serez, ô reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses.
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés !

 

Charles Baudelaire

19 décembre 2007

Les yeux d'Elsa

      Les Yeux d'Elsa                


      Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
      J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
      S'y jeter à mourir tous les désespérés
      Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire
      
      À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
      Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
      L'été taille la nue au tablier des anges
      Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés
      
      Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
      Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
      Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
      Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure
      
      Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
      Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
      Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
      L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé
      
      Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
      Par où se reproduit le miracle des Rois
      Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
      Le manteau de Marie accroché dans la crèche
      
      Une bouche suffit au mois de Mai des mots
      Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
      Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
      Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux
      
      L'enfant accaparé par les belles images
      Écarquille les siens moins démesurément
      Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
      On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
      
      Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
      Des insectes défont leurs amours violentes
      Je suis pris au filet des étoiles filantes
      Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août
      
      J'ai retiré ce radium de la pechblende
      Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
      Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
      Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes
      
      Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
      Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
      Moi je voyais briller au-dessus de la mer
      Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

      


18 décembre 2007

un de plus

Encore un journal intime
un journal intime de plus
one more diary

Beaucoup de scrupules à créer ce blog. Mais après tout, on en est tous là. On a tous envie de parler de soi, de se confier, alors pourquoi pas moi. On a tous un motel au fond de la tête, bien miteux, bien solitaire, dans lequel on aime se réfugier. Bienvenue chez moi.

18 décembre 2007

liane de jade

liane_colibri

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18 décembre 2007

Rodrigues

plage_saint_fran_ois

18 décembre 2007

mon homme

celui qui me fait peur, me fait plaisir, me motive, m'immobilise.
Tibisou

18 décembre 2007

premier jet

premier post, premier jet, allez je me lance.
sth_0071

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